Décès d’Ousmane Dia à la Maison d’arrêt de Mbour: Une détresse respiratoire aiguë à l’origine de sa mort
Le détenu Ousmane Dia est décédé vendredi dernier à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Mbour des suites d’une « détresse respiratoire aiguë », selon le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Mbour.
Dans un communiqué reçu à la rédaction, Elias Abdoulaye Diop explique que l’examen interne a révélé une intégrité des organes internes, à l’exception des poumons, qui présentaient des signes pouvant indiquer une affection pulmonaire. Le légiste a conclu que le décès résultait d’une hypoxie sévère due à une détresse respiratoire aiguë.
Le procureur précise que le constat de décès a été établi aux urgences après que le détenu a été évacué suite à des crises convulsives survenues le matin. Ousmane Dia avait été arrêté dans le cadre de l’enquête sur les manifestants de Nguékokh qui avaient pris pour cible la brigade de gendarmerie de la localité le 30 mai 2023.
Selon le procureur, lors des événements, des centaines de jeunes de Nguékokh avaient bloqué la route nationale n°1 en utilisant des pneus enflammés et des barricades. Les gendarmes intervenus pour mettre fin aux troubles ont été violemment repoussés par les manifestants jusqu’à l’enceinte de la brigade, située à proximité de la route nationale. Les manifestants ont lancé des projectiles et ont attaqué les véhicules des gendarmes, tentant même de mettre le feu à la brigade.
Elias Abdoulaye Diop explique que les gendarmes ont finalement fait usage de leurs armes pour repousser les assaillants, et Ousmane Dia, qui était apparemment présent lors des manifestations, a été blessé, probablement par un projectile à la jambe gauche. Après avoir reçu des soins à l’hôpital de Mbour, il a été arrêté le 26 juin 2023 et placé en détention provisoire, étant inculpé pour les faits mentionnés précédemment.
Le procureur souligne que le légiste a fait appel à l’un des frères du défunt pour assister aux opérations d’autopsie. Dans son rapport, le légiste a décrit le profil clinique d’Ousmane Dia en précisant qu’il était épileptique, suivi médicalement et sous traitement. Le détenu aurait eu des crises convulsives la veille et le matin même, vers 7 heures, à la MAC de Mbour.
Le constat de décès a été établi aux urgences à 8 heures 20 minutes, et l’examen externe a révélé l’intégrité physique du défunt, à l’exception d’une plaie de 2 cm de diamètre en voie de cicatrisation située sur la cuisse gauche. Aucune autre lésion traumatique externe récente (plaie, luxation, fracture) n’a été constatée.
Le procureur indique qu’après avoir reçu le rapport d’autopsie, les parents d’Ousmane Dia, dont son oncle maternel et deux de ses frères, accompagnés de leur avocat maître Abdoulaye Tall, ont été conviés à son bureau. Ils ont été informés du contenu du rapport et ont été notifiés de leur droit de contester ou de demander une contre-expertise avant la remise du corps.
Selon le procureur, après avoir délibéré en dehors de sa présence, les parents sont revenus en indiquant qu’ils étaient d’accord avec les conclusions du rapport. Le certificat autorisant l’inhumation du corps a donc été signé.
Elias Abdoulaye Diop rappelle également que sa mission en tant que procureur sera exercée conformément au code de procédure pénale, qui garantit le respect de la loi et l’égalité de tous les citoyens devant elle. Il conclut en déclarant que les enquêtes sur les manifestations violentes liées au procès susmentionné se poursuivront afin d’établir toutes les responsabilités pénales, quel que soit le camp concerné.