Aissata Tall Sall démystifie l’amnistie et les enjeux de la Cour pénale internationale
Lors d’une séance à l’Assemblée nationale ce mercredi, la ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, a défendu avec conviction le projet de loi d’amnistie, réfutant les assertions selon lesquelles cette législation servirait de bouclier contre les poursuites de la Cour pénale internationale (CPI).
Dès le début de son intervention, elle a insisté sur la nécessité de bien cerner le sujet : “Mais il faut savoir de quoi on parle…”. Elle a ensuite enchaîné : “Qui peut être traduit devant la CPI, et pour quelles raisons devrait-on le faire ? Celui qui peut être poursuivi est un État signataire, et le Sénégal est bel et bien signataire. Autrement, c’est le procureur de la CPI lui-même qui peut ouvrir une enquête et prendre des mesures. Sinon, ce sont les Nations Unies qui peuvent le faire. Voilà les trois entités habilitées à déclencher une procédure : l’État signataire, le Procureur de la CPI ou l’Assemblée générale des Nations Unies.”
Quant aux motifs justifiant une poursuite devant la CPI, Aissata Tall Sall a précisé : “Il faut qu’il y ait un crime contre l’humanité, un crime de guerre, ou un génocide”, énumérant ainsi les trois conditions selon elle nécessaires pour une saisine de la CPI.
“Alors, qu’a-t-il bien pu se passer au Sénégal pour que la CPI soit brandie comme une menace contre nous ? Quoi ? Ou bien pensez-vous que ceux qui ont dû répondre devant la CPI sont meilleurs que nous, plus courageux que nous ? En ce qui me concerne, si la CPI me convoque, j’irai répondre, car je n’ai rien fait qui mérite une comparution devant elle… Cette affaire de CPI, mieux vaut la laisser de côté… Et quiconque pense que Macky Sall a proposé cette loi d’amnistie pour protéger certaines personnalités se trompe profondément…”
Aissata Tall Sall a ainsi apporté des éclaircissements essentiels sur le projet de loi d’amnistie et a rejeté toute idée selon laquelle cette législation serait une tentative de protéger certaines figures politiques.