ECONOMIE JUSTICE

Affaire Bibo Bourgi : Le Ministre des Finances éclaire le dénouement d’une saga judiciaire transnationale

Dans une affaire qui a défrayé la chronique, impliquant l’Etat du Sénégal et l’homme d’affaires franco-sénégalais Ibrahim ABOUKHALIL, plus connu sous le nom de Bibo Bourgi, le Ministre des Finances apporte des éclaircissements cruciaux sur le déroulement et l’issue de cette longue saga judiciaire. Alors que Bibo Bourgi avait été condamné à une amende colossale par la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI), il a invoqué des accords bilatéraux et internationaux pour saisir le Tribunal arbitral de Paris. Cependant, la Cour de Cassation française a finalement validé la décision de l’arbitrage, laissant le Sénégal en tant qu’Etat souverain bénéficiant d’une immunité d’exécution. Cet article éclaire les tenants et aboutissants de cette affaire complexe et clarifie les informations relayées dans les médias concernant les éventuelles conséquences financières pour l’Etat du Sénégal.

Le bras de fer devant la CREI :

L’affaire a débuté devant la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite, où Bibo Bourgi a été condamné à une amende exceptionnelle de 138.239.086.396 FCFA. Cette décision a permis la saisie de plusieurs de ses biens au Sénégal. Toutefois, l’homme d’affaires a utilisé sa nationalité française pour invoquer le traité bilatéral d’investissement France-Sénégal et le règlement de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) pour porter l’affaire devant le Tribunal arbitral de Paris.

Le verdict du Tribunal arbitral de Paris :

Après une procédure judiciaire longue et complexe, le Tribunal arbitral de Paris a statué en faveur de Bibo Bourgi, allouant une réparation pour le préjudice potentiel qu’il pourrait subir en raison de l’exécution de l’arrêt de la CREI. Cependant, la Cour de Cassation française a rendu un rejet non spécialement motivé, évitant ainsi de trancher les questions de fond soulevées dans le pourvoi. En conséquence, la décision du Tribunal arbitral de Paris est devenue effective.

L’immunité d’exécution de l’Etat du Sénégal :

Un point crucial soulevé par le Ministre des Finances est l’immunité d’exécution dont bénéficie l’Etat du Sénégal en tant qu’Etat souverain. Cela signifie qu’aucune mesure d’exécution forcée ne peut être prise sur les biens appartenant à l’Etat. Par conséquent, malgré la décision du Tribunal arbitral de Paris, aucun bien de l’Etat du Sénégal n’a été saisi à ce stade.

Clarification sur les conséquences financières pour l’Etat :

Le Ministre des Finances tient à préciser que l’Etat du Sénégal n’a pas été condamné à payer une somme quelconque à Bibo Bourgi. La sentence du Tribunal arbitral a simplement alloué à l’homme d’affaires l’équivalent de l’amende prononcée par la CREI, ainsi qu’un supposé préjudice financier et moral. Cependant, cette compensation serait applicable uniquement si l’arrêt de la CREI venait effectivement à être exécuté par l’Etat. Cette mesure a été prise pour prévenir et neutraliser les effets d’un éventuel recouvrement.

L’affaire Bibo Bourgi a été l’objet d’une procédure judiciaire complexe et transnationale, opposant l’Etat du Sénégal à un homme d’affaires franco-sénégalais. Le Ministre des Finances apporte des éclaircissements essentiels sur les différentes étapes de cette saga juridique, mettant en lumière l’immunité d’exécution dont bénéficie le Sénégal en tant qu’Etat souverain. Bien que le Tribunal arbitral de Paris ait statué en faveur de Bibo Bourgi, aucune saisie de biens appartenant à l’Etat n’a été effectuée. Cette affaire complexe démontre l’importance des accords bilatéraux et internationaux dans les litiges impliquant des intérêts transnationaux.

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