Farba Ngom face aux accusations : Ses avocats montent au créneau et dénoncent une procédure opaque

Accusé de détournement de fonds, le député-maire des Agnam, Farba Ngom, a constitué une équipe de défense de choc, composée de quatre ténors du barreau de Dakar. Face à une vague médiatique intense, ces avocats ont tenu une conférence de presse explosive pour dénoncer une procédure qu’ils jugent opaque et lacunaire. Au cœur de leurs préoccupations : l’absence totale de notification officielle des charges pesant sur leur client.
Une défense de haut vol pour un dossier trouble
Conscient des enjeux, Farba Ngom a fait appel à des figures emblématiques du barreau : Mes Baboucar Cissé, Alassane Cissé, Pascal Gomis et Doudou Ndoye, ce dernier assurant la coordination de l’équipe. Leur intervention médiatique avait un double objectif : informer l’opinion publique nationale et internationale, et surtout, alerter sur les irrégularités qui entourent cette affaire.
« Il ignore totalement ce qui lui est reproché » : l’incompréhension de la défense
Me Doudou Ndoye, porte-parole du collectif, a exprimé avec force l’incompréhension de son client face aux accusations. « Il n’a reçu aucun document dans lequel on lui dit qu’il a commis un quelconque délit. Il ignore totalement ce qui lui est reproché », a-t-il déclaré, soulignant l’absence de toute notification formelle. L’avocat a également remis en question la validité des informations relayées par la presse, notamment concernant un rapport de la Centif (Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières) qui aurait épinglé son client. « Il n’a jamais été invité à s’expliquer devant cet organe. Nous, ses avocats, n’avons également reçu aucun document lui reprochant quoi que ce soit », a-t-il insisté, questionnant ouvertement les fondements des accusations.
Au-delà des clivages : la primauté du droit et de la sécurité juridique
Me Ndoye a tenu à se positionner au-delà des clivages partisans, affirmant son engagement indéfectible envers le droit et la loi. « Je suis du camp de l’avenir et de la sécurité juridique », a-t-il martelé, invitant les Sénégalais à la prudence et à la retenue face à des informations non vérifiées. « Cessez de dire des choses que vous ignorez. Apprenons à nous taire sur des choses que nous ignorons », a-t-il exhorté, rappelant l’importance de la présomption d’innocence.
« Un homme d’affaires qui s’est enrichi grâce à ses activités » : la défense réfute les accusations de détournement
Me Baboucar Cissé a renchéri, dénonçant un véritable « lynchage médiatique » à l’encontre de Farba Ngom, alors même que les charges n’ont pas été formellement établies. Il a catégoriquement réfuté les accusations de détournement de 125 milliards de FCfa, soulignant que son client est avant tout un homme d’affaires dont la fortune est le fruit de ses activités. « Au Sénégal, la richesse est devenue un délit. Un homme d’affaires n’a pas le droit de s’enrichir », a-t-il déploré, insistant sur la nécessité de prouver l’origine licite des revenus, une démarche dans laquelle Farba Ngom se dit serein.
« Qu’il y ait une enquête préliminaire » : un appel au respect des procédures
L’avocat a lancé un appel pressant au respect des procédures légales, demandant qu’une enquête préliminaire soit menée avant toute saisine d’un juge d’instruction. « Il faut éviter de commettre une erreur judiciaire, que cette affaire ne soit pas un prétexte pour régler des comptes politiques », a-t-il averti, craignant une instrumentalisation politique de la justice. Il a également comparé les pratiques actuelles du pouvoir à celles reprochées au régime précédent, soulignant la nécessité d’une justice impartiale et respectueuse des droits de la défense.
En conclusion, les avocats de Farba Ngom ont réaffirmé la pleine coopération de leur client avec la justice, tout en insistant sur le respect scrupuleux des procédures et la présomption d’innocence.