Nécrologie : Décès de l’écrivain Sénégalais Alioune Badara Beye

C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès d’Alioune Badara Bèye, survenu récemment. Né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis, cet illustre écrivain sénégalais laisse derrière lui une empreinte indélébile dans le paysage littéraire et culturel de son pays.

Alioune Badara Bèye n’était pas seulement un auteur talentueux, mais également un dramaturge reconnu, un poète inspiré et un romancier à la plume vive. Son engagement pour la culture et les arts se manifestait à travers une multitude de rôles influents, notamment celui de fonctionnaire et d’éditeur. En 2010, il a brillamment orchestré le troisième Festival mondial des Arts nègres (FESMAN III) à Dakar, un événement qui a célébré la richesse et la diversité des cultures africaines sur la scène mondiale.

En tant que président de l’Association des écrivains sénégalais et de la Fédération internationale des écrivains de langue française, Alioune Badara Bèye a consacré sa vie à promouvoir la littérature francophone et à soutenir les écrivains émergeants. Sa passion pour l’écriture s’exprimait à travers des œuvres qui, au-delà de leur dimension artistique, interpelaient le lecteur sur des questions sociales et politiques cruciales.

Parmi ses contributions significatives au théâtre, on retrouve des pièces emblématiques telles que “Dialawali, terre de feu” (1980), qui explorait des thèmes de résistance et de dignité. “Le sacre du cedo” (1982) et “Maba, laisse le Sine” (1987) témoignent également de son talent pour marier histoire et contemporanéité, tout en engageant des réflexions sur l’identité et la culture sénégalaise. Sa pièce “Demain, la fin du monde : un avertissement à tous les dictateurs du monde” (1993) est un cri de ralliement contre l’oppression, une œuvre qui résonne particulièrement dans le contexte politique actuel.

Alioune Badara Bèye n’a pas seulement écrit pour le théâtre ; son roman “Raki : fille lumière” (2004) et son recueil de poésie “Les bourgeons de l’espoir” (2005) révèlent également sa sensibilité et sa capacité à capturer des émotions humaines profondes. Dans “De l’uniforme à la plume” (2008), il partage son parcours et sa vision, offrant une introspection sur l’art de l’écriture et son pouvoir de transformation.

Aujourd’hui, alors nous pleurons la perte d’un grand homme de lettres, nous célébrons également son héritage. Alioune Badara Bèye a ouvert des portes, inspiré des générations et largement contribué à l’essor de la littérature sénégalaise. Son esprit créatif continuera de vivre à travers ses écrits et l’impact qu’il a eu sur ses pairs et sur le monde littéraire.

Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille, à ses amis et à tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître et de partager sa passion pour les mots. Alioune Badara Bèye, vous resterez à jamais une voix puissante dans le cœur de la culture sénégalaise.