Suppression du HCCT et du CESE : Thierno Alassane Sall Dénonce un Projet de Loi Sans Avenir
Thierno Alassane Sall, leader du parti La République des Valeurs (RV), a vigoureusement critiqué la tentative du gouvernement de supprimer le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). Lors de son passage dans l’émission “Objection” sur Sud FM ce dimanche, l’ancien ministre des Transports a affirmé que le président Bassirou Diomaye et son Premier ministre Ousmane Sonko savaient d’avance que ce projet de loi serait rejeté.
Pour Thierno Alassane Sall, ce projet n’avait aucune chance de passer, étant donné que les principaux bénéficiaires de ces institutions sont majoritairement des membres de la coalition Benno. « Il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont assis », a-t-il ironisé, en référence aux responsables politiques qui occupent ces postes et qui ont tout intérêt à les maintenir.
L’ancien ministre a également rappelé que la suppression du HCCT et du CESE nécessite une révision de l’article 103 de la Constitution, ce qui requiert une majorité qualifiée de 3/5, soit 99 sur 165 députés. Selon lui, il est peu probable que cette majorité soit atteinte lors de la session plénière de lundi.
Thierno Alassane Sall a réitéré son soutien à la suppression de ces deux institutions, estimant que leur maintien est un gaspillage de ressources publiques. « Nous avons évalué le budget de ces deux institutions à 15 à 16 milliards de francs CFA par an. Ces fonds pourraient être mieux utilisés, par exemple en créant des cliniques privées dans les zones rurales pour améliorer l’accès aux soins de santé », a-t-il suggéré.
Critiquant l’efficacité des institutions en question, Sall a souligné qu’il est difficile de se souvenir de leurs contributions significatives pour le pays. Pour lui, le projet de suppression était un prétexte de la part du nouveau régime pour discréditer l’Assemblée nationale, la qualifiant d’anti-populaire et hostile aux réformes.
Le chef de file de la République des Valeurs a conclu en rappelant que si les autorités veulent vraiment rationaliser les dépenses publiques, elles devraient commencer par abolir les fonds politiques, qu’il considère comme des outils de corruption. « Ousmane Sonko, lorsqu’il était dans l’opposition, avait même qualifié ces fonds de Haram », a-t-il ajouté, soulignant l’urgence de mettre fin à cette pratique.
Avec ces critiques acerbes, Thierno Alassane Sall s’inscrit dans un débat de fond sur la rationalisation des institutions et la gestion des ressources publiques, une question cruciale à l’approche des prochaines échéances électorales.