Pour des élections législatives transparentes : 110 partis et mouvements politiques lancent l’Alliance pour la Transparence des Élections (ATEL)
Lors d’une Assemblée générale constitutive, cent dix (110) partis et mouvements politiques ont officialisé la création de l’Alliance pour la Transparence des Élections (ATEL), une plateforme ayant pour mission d’assurer la transparence lors des prochaines élections législatives. Cette rencontre, tenue ce jeudi 19 septembre, marque la volonté commune des fondateurs de veiller à ce que les élections législatives se déroulent dans le respect des règles démocratiques.
Dans une résolution publiée à l’issue de cette assemblée, l’ATEL annonce que ses membres sont déterminés à unir leurs forces et à utiliser tous les moyens légaux pour contrer ce qu’ils qualifient de tentative de “putsch électoral” que le pouvoir en place, incarné par le parti Pastef, souhaiterait orchestrer lors du scrutin prévu pour le 17 novembre prochain.
Violation du Protocole additionnel de la CEDEAO : une alerte de l’ATEL
L’Alliance pour la Transparence des Élections (ATEL) s’insurge contre le déroulement du processus électoral qui, pour la première fois depuis 1993, se fait sans l’implication des partis d’opposition. Les membres dénoncent l’attitude du Président de la République, qui, selon eux, prend des décisions unilatérales par décrets sur des questions relevant du domaine législatif. Une telle démarche, soulignent-ils, est une violation flagrante de l’article 2 du Protocole additionnel de la CEDEAO, et vise à mettre les institutions, telles que le Conseil constitutionnel, devant le fait accompli.
Décisions contestées et régression démocratique
Les membres de l’ATEL critiquent également les “décisions unilatérales et illégales” de l’État dirigé par le Pastef. Ils considèrent que les consultations évoquées lors du dernier conseil des ministres ne sont qu’un subterfuge visant à légitimer des décisions déjà prises. “Une telle régression démocratique est inadmissible de la part d’un gouvernement qui tente de bâillonner la démocratie, alors qu’il a lui-même accédé au pouvoir il y a à peine six mois”, affirment les responsables de la nouvelle plateforme.
La défense d’une tradition de concertation menacée
Depuis plus de quatre décennies, le Sénégal est reconnu pour sa maîtrise de l’organisation d’élections paisibles, avec des résultats acceptés par tous les acteurs. Cette tradition repose sur un principe fondamental : la concertation et le consensus. Chaque étape du processus électoral, orchestrée par le ministère de l’Intérieur, permet aux parties prenantes de se réunir et d’élaborer des compromis sur les points en débat. C’est sur cette base que repose la crédibilité du modèle électoral sénégalais, souvent cité en exemple à l’international.
Pour l’ATEL, les actions du gouvernement actuel remettent en cause cette tradition. Les fondateurs de l’alliance exigent donc le respect scrupuleux de l’article 4 de la Constitution, qui stipule que “les partis politiques et les coalitions de partis concourent à l’expression du suffrage dans les conditions fixées par la Constitution et la loi”. Selon eux, l’organisation d’élections ne saurait être l’apanage du seul parti au pouvoir.
Les exigences de l’ATEL pour des élections transparentes
L’ATEL, dans sa résolution, réitère sa ferme volonté de préserver les acquis démocratiques du peuple sénégalais. À cet effet, elle formule les quatre revendications suivantes :
- Exiger une concertation immédiate qui permettra à tous les acteurs politiques de soumettre leurs propositions et de parvenir à des consensus sur les questions litigieuses ;
- Mandater le Pôle juridique de l’ATEL pour engager des actions auprès des juridictions compétentes, notamment la Cour d’appel, la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour de Justice de la CEDEAO ;
- Engager des visites aux autorités religieuses, traditionnelles et diplomatiques pour leur faire part des préoccupations de la plateforme ;
- Appeler les Sénégalais à une mobilisation massive lors du grand rassemblement prévu le 27 septembre 2024 à 15h, à la Place de la Nation, pour manifester leur soutien aux revendications de transparence électorale.
L’ATEL promet de rester mobilisée jusqu’à ce que des garanties suffisantes soient données pour assurer des élections équitables et transparentes le 17 novembre prochain.