Transports en crise : Le ministre El Malick Ndiaye appelle à une mobilisation générale pour sauver le secteur
Ce lundi 19 août à Diamniadio, Malick Ndiaye, ministre des Infrastructures, des Transports aériens et terrestres, a lancé un vibrant appel à l’action lors de la cérémonie d’ouverture du séminaire préparatoire aux états généraux des transports publics. Dans un contexte marqué par des difficultés persistantes, le ministre a exhorté à une mobilisation générale pour redresser un secteur en crise.
Ce séminaire, qui s’étendra sur plusieurs jours, fait suite à une première rencontre en juillet avec les services étatiques. Il rassemble cette fois-ci les acteurs socioprofessionnels et autres parties prenantes du secteur. L’objectif est de recueillir des propositions concrètes pour remédier aux nombreux défis auxquels sont confrontés les transports publics au Sénégal.
Un constat alarmant : le secteur des transports au bord de l’effondrement
Dans son discours, Malick Ndiaye n’a pas manqué de dresser un tableau sombre de la situation actuelle. Il a évoqué une série de problèmes structurels : « problèmes d’organisation et de gouvernance, déficit de financement, réseau routier insuffisant, insécurité sur les routes, manque de personnel qualifié, retard dans la digitalisation… » Des défaillances qui, selon une étude de 2022, coûtent à l’économie sénégalaise environ 900 milliards de francs CFA par an, soit près de 6 % du PIB, en raison des externalités négatives des transports routiers.
Les attentes des acteurs clés du secteur
Plusieurs acteurs du secteur ont pris la parole pour exprimer leurs préoccupations et formuler des propositions. Momar Cissé, représentant de l’Association des Consommateurs du Sénégal (ASCOSEN), a souligné l’importance cruciale du facteur humain dans la prévention des accidents de la route. « De l’obtention du permis de conduire à la conduite effective, l’être humain doit s’adapter aux codes de la route », a-t-il insisté, appelant à une réforme du processus de fixation des tarifs dans les transports en commun pour éviter des décisions unilatérales défavorables aux usagers.
M. Cissé a également mis en avant la nécessité de prendre en compte la mobilité des personnes à mobilité réduite, tant au niveau des infrastructures que des véhicules. Il a en outre dénoncé l’état vétuste du parc automobile sénégalais, plaidant pour des moyens conséquents afin de le renouveler via le Fonds de Développement des Transports Terrestres. « La sécurité des passagers ne peut être assurée avec un parc automobile aussi obsolète », a-t-il averti.
Gora Khouma, coordonnateur des transporteurs, a salué l’initiative de ce séminaire, tout en rappelant que ces discussions étaient attendues depuis longtemps. « Le transport est malade, et le remède ne peut être trouvé qu’à travers une action gouvernementale concertée », a-t-il déclaré, appelant à une prise en charge globale des problèmes du secteur, y compris l’élargissement des routes, la multiplication des autoroutes, le renouvellement du parc automobile, et l’amélioration des conditions de travail des acteurs.
Un appel à l’action collective pour mettre fin au « carnage » sur les routes
Le ministre Malick Ndiaye a particulièrement insisté sur l’aspect humain de cette crise, évoquant les nombreux accidents de la route qui endeuillent quotidiennement les familles sénégalaises. « Personne n’est épargné par ce carnage », a-t-il déploré, avant de lancer un appel solennel à toutes les parties prenantes pour mettre un terme à cette tragédie. « Il est de notre devoir à tous de faire les efforts nécessaires pour mettre fin à ce carnage qui coûte la vie à tant de nos concitoyens, à tant de nos familles », a-t-il souligné avec émotion.
Malgré ce constat alarmant, le ministre a conclu sur une note d’espoir. « Ensemble, nous avons le potentiel de construire un système de transport plus efficace, inclusif et respectueux de l’environnement pour tous les citoyens », a-t-il affirmé, invitant à une action collective pour sauver le secteur des transports au Sénégal.
Dakar24.net