Microfinance Islamique : Le PROMISE menacé, des emplois en jeu et un désaccord au sein du gouvernement
Dakar, 16 mai 2024 – Le programme Promise, initiative clé pour la promotion de la microfinance islamique au Sénégal, est sur le point d’être clôturé, une décision qui pourrait entraîner la suppression d’une cinquantaine d’emplois et susciter des tensions au sein du gouvernement.
Financé à hauteur de 47 milliards par la Banque Islamique de Développement (BID), le programme Promise avait pour objectif de stimuler la croissance économique et l’accès aux financements en introduisant des mécanismes innovants. Malgré des retards dus à la crise sanitaire et aux obstacles réglementaires, des avancées significatives ont été réalisées, notamment avec la création de deux structures de microfinance, Taysir et Al Rahma.
Cependant, le nouveau ministre de la microfinance, Alioune Dione, a annoncé la fin prochaine du programme, suscitant l’incompréhension de certains acteurs du secteur. Cette décision marquerait un tournant dans la politique de promotion de la microfinance islamique, qui offrait une alternative pour développer un système financier basé sur la charia et réduire l’emprise des taux d’intérêt élevés pratiqués par la microfinance conventionnelle.
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour demander le reclassement des employés du programme Promise au sein d’autres structures du ministère de la microfinance, afin de préserver les compétences sénégalaises et limiter les pertes d’emplois.
Mais un élément supplémentaire vient compliquer la situation : une correspondance non signée mais portant le cachet officiel du ministère de l’Economie suggère que son homologue, Abdourahmane Sarr, aurait sollicité la BID pour prolonger le programme Promise. Cette divergence de vues au sein du gouvernement jette le trouble sur la stratégie nationale en matière de microfinance islamique et pourrait nuire à l’image de l’administration.
Alors que le programme Promise arrive à son terme, des questions cruciales restent en suspens : quelles sont les motivations réelles derrière la décision de le clôturer ? Comment seront gérées les pertes d’emplois potentielles ? Et comment le gouvernement compte-t-il concilier les visions divergentes des différents ministères ?
Seul le temps dira quelles seront les répercussions de cette décision sur le développement de la microfinance islamique au Sénégal. Une chose est sûre : cette situation met en lumière des enjeux importants et soulève des questions auxquelles le gouvernement devra répondre de manière claire et transparente.
Dakar24.net