Homme présumé homosexuel brûlé à Kaolack : Les éclairages de l’Imam Kanté
Les images choquantes du cadavre d’un homme traîné dans les rues du quartier de Ndangane à Leona Niassène, à Kaolack, avant d’être brûlées sous les regards de la foule ont rapidement circulé sur Internet, suscitant l’indignation de nombreux. Un acte qui, selon l’Imam Makhtar Kanté, ne trouve aucune justification dans l’islam, à moins de circonstances particulières.
Selon l’Imam Kanté, « l’exhumation du corps sans vie d’une personne n’est autorisée que lorsqu’un Kadi (juge en droit islamique) ou le procureur de la République en émet l’ordonnance. Ceci peut intervenir lorsque des informations cruciales sont nécessaires, lesquelles ne pourraient être obtenues autrement qu’en exhumant le corps. Dans ce cas précis, la Charia le permet, mais il est impératif de souligner que cette procédure est hautement réglementée. Elle est d’ailleurs exceptionnelle et doit être exécuté par du personnel spécialisé, toujours dans le respect de la dignité du défunt et de sa famille.
L’islamologue a tenu à préciser que de telles actions ne sauraient être exercées à la légère. « En outre, en ce qui concerne l’incident de Kaolack, il est impératif de souligner que la Charia n’autorise en aucune manière que des fautes se regroupent pour exhumer des corps sans vie. Ces personnes n’ont ni la compétence ni la légitimité requise pour cela. Seul un juge en droit islamique est habilité à ordonner une telle exhumation. Permettre à n’importe quel groupe de personnes de s’adonner à cette pratique ouvrirait la porte à l’anarchie, avec le risque qu’un jour. N’importe qui se rend dans un cimetière pour prétendre exhumer telle ou telle personne. Cela serait non seulement moralement catastrophique, mais cela encouragerait également l’incendie de corps. »
Dans la Charia, a-t-il continué, il est strictement interdit de brûler un corps humain. « Le cadavre doit être lavé et traité avec respect avant d’être inhumé. L’exhumation d’un corps ne saurait en aucun cas relever du ressort de la vindicte populaire. Dans des cas exceptionnels où le juge ordonne la crémation, cela peut être lié à des préoccupations de santé publique ou à d’autres raisons valables, qui sont déterminées par le juge. En revanche, il est inacceptable qu’un groupe d’individus s’arroge le droit d’exhumer et de brûler des corps, car cela ait de conduire à la loi du plus fort et à un chaos inquiétant. »
Dakar24.net