En garde à vue : Ousmane Sonko poursuivi pour 7 Accusations Majeures
Le leader de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, a été appréhendé vendredi dernier et placé en garde à vue, faisant face à sept chefs d’accusation majeurs, dont celui d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l’État, de complot contre l’autorité de l’État, d’actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, ainsi que d’association de malfaiteurs liée à une entreprise terroriste, en plus du vol présumé d’un téléphone portable. C’est ce qu’a déclaré samedi le procureur du tribunal de grande instance de Dakar, Abdou Karim Diop.
Le procureur a souligné que les événements liés au vol du téléphone portable, appartenant à une gendarme, n’étaient que le déclencheur de l’arrestation d’Ousmane Sonko, qui était imminente en raison des multiples accusations pesant sur lui. Selon lui, toutes les procédures engagées, qui ont entraîné des pertes matérielles considérables et la mort d’une quarantaine de personnes entre mars 2021 et juin 2023, convergent inévitablement vers l’opposant politique.
Le procureur a affirmé que le ministère public avait le pouvoir discrétionnaire de poursuivre les affaires tant que les faits n’étaient pas prescrits, et c’est pourquoi Ousmane Sonko avait été placé en garde à vue en vue de sa présentation devant les autorités judiciaires.
La coalition Yewwi Askan Wi (YAW), dont le parti politique d’Ousmane Sonko est membre, a vivement condamné cette arrestation, dénonçant une dérive du pouvoir en place, qualifié d’autoritaire et violent. Dans un communiqué, la conférence des leaders de YAW a exigé la libération immédiate et inconditionnelle de M. Sonko.
De son côté, Ousmane Sonko a nié toute responsabilité dans les accusations portées contre lui, et ses avocats ont rapporté que l’opposant ne se sentait nullement concerné par les motifs de son arrestation.
Cette arrestation a déclenché des manifestations violentes dans différentes parties du pays, notamment à Dakar, entraînant des pertes humaines tragiques. Le gouvernement a ordonné la levée du “blocus” autour du domicile d’Ousmane Sonko, affirmant qu’il n’y avait plus d’appels à l’insurrection. Cependant, les critiques accusent régulièrement le leader de l’opposition de fomenter des insurrections, tandis que ce dernier défend ses droits, affirmant que le pouvoir en place viole son droit à un procès équitable.
L’avenir politique d’Ousmane Sonko reste incertain, car sa peine de deux ans de prison ferme, prononcée le 1er juin pour “corruption de la jeunesse”, pourrait l’empêcher de se présenter aux élections présidentielles prévues pour le 25 février 2024.
Il est important de noter que les événements entourant l’arrestation d’Ousmane Sonko ont été marqués par des divergences dans les chiffres des pertes humaines, avec le ministère de l’Intérieur signalant 16 morts, Amnesty International en rapportant 23, tandis que l’opposition parle de 29 à 30 décès. Ces tragédies ont exacerbé les tensions politiques dans le pays, et la situation continue de susciter des inquiétudes quant à la stabilité et à la sécurité nationale.
Dakar24.net