JUSTICE SOCIETE

Contre l’État du Sénégal : Bibo Bourgi Triomphe à Paris et Obtient 168,5 Milliards de Dommages et Intérêts

Dans une affaire emblématique impliquant l’homme d’affaires Bibo Bourgi, l’État du Sénégal subit une défaite retentissante à Paris, se voyant contraint de verser une somme colossale de 168,5 milliards de francs CFA. Le contexte de cette affaire est lié à la condamnation de Bibo Bourgi par la Crei pour complicité d’enrichissement illicite, une condamnation qui lui avait valu cinq ans de prison ainsi que la confiscation de ses biens. Cependant, l’homme d’affaires n’a pas baissé les bras et a poursuivi la lutte jusqu’à obtenir cette compensation sans précédent. C’est la Cour de cassation de Paris qui a finalement entériné la décision en Appel, marquant ainsi un tournant dans cette saga judiciaire.

L’affaire remonte à 2015, lorsque Bibo Bourgi comparaissait devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite aux côtés de Karim Wade, ancien ministre d’État. Désigné comme le « prête-nom » de Wade-fils, Bibo Bourgi avait été reconnu coupable de complicité d’enrichissement illicite, entraînant une condamnation à cinq ans de prison et une lourde amende de 138 milliards de francs CFA. Suite à cette sentence, une partie conséquente du patrimoine de Bourgi, notamment ses appartements de la résidence Eden Roc, avait été confisquée et mise en vente par le Sénégal.

Cependant, Bibo Bourgi n’avait pas l’intention d’en rester là. Déterminé à faire valoir ses droits, il avait porté l’affaire devant les juridictions internationales. En octobre 2019, le Tribunal arbitral de l’ONU avait ainsi jugé l’arrêt de la Crei comme « illicite » et ordonné au Sénégal de verser une somme record d’environ 256 millions d’euros à l’homme d’affaires. Cette somme comprenait plus de 225 millions d’euros en dommages pour le préjudice subi du fait de la menace d’exécution forcée de l’amende et des intérêts civils.

Le dénouement de cette affaire survient à un moment clé pour le Sénégal, puisque la Cour de cassation de Paris rend son verdict au moment où le pays enterre la Crei. En effet, les députés ont voté en faveur d’une loi instaurant les parquets financiers, signant la fin de la Crei, qui avait été l’objet de critiques sévères. Elle était souvent perçue comme une machine à broyer les adversaires politiques, plutôt qu’un instrument de justice équitable, notamment en raison du renversement de la charge de la preuve.

Ainsi, cette victoire retentissante de Bibo Bourgi souligne le dénouement heureux d’une affaire qui aura fait couler beaucoup d’encre. Avec les modifications apportées au Code électoral, Karim Wade pourra envisager sereinement sa candidature en 2024, tandis que Bibo Bourgi semble destiné à prospérer davantage. Au vu des ressources considérables investies dans cette affaire, certains ne peuvent s’empêcher de se demander : « Tout ça pour ça ! » Une chose est sûre, cette affaire aura marqué l’histoire et démontré la persévérance d’un homme d’affaires déterminé à faire valoir ses droits devant les plus hautes juridictions internationales. 

Redaction2023

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